Marre des mauvaises herbes ?
Des herbes pas si mauvaises
Evidemment, ce sont elles qui reviennent en premier, comme par magie ! Evidemment, ce sont encore elles qui se développent vitesse Grand V ! En clair, au jardin, elles nous empoisonnent un tantinet la vie… Et si elles n’étaient pas si mauvaises que ça ?
Mauvaises… vraiment ?
Finalement, une mauvaise herbe, c’est une plante qui se trouve là où elle ne devrait pas être, ou plus précisément, qui se trouve là où on ne voudrait pas qu’elle soit, non ? Alors en fait, une haie de thuyas plantée en plein milieu d’un terrain de rugby, ben, y’a de la mauvaise herbe dans l’air, non ?
Pour nous les jardiniers, les mauvaises herbes, ce sont ces "plantes" (ou assimilées) qui ne servent pas à grand-chose et qui envahissent nos cultures comme les pissenlits, le plantain, le trèfle, le chénopode, le glechoma ou encore le liseron !
Sauf que, le pissenlit en salade avec des petits croûtons, des œufs durs et un filet d’huile d’olive, c’est super. Sauf que le suc des feuilles de plantain limitent la douleur des piqûres d’insecte
Que le trèfle est une super plante mellifère qui attire les abeilles et aide donc à la pollinisation des légumes.
Le chénopode est un ancien légume qui, dégusté en petite quantité, varie et enrichit notre alimentation.
Que le gléchoma se prépare en confiture.
Pour le liseron, la situation est encore plus flagrante : ce convolvulus commercialisé donne de jolies fleurs bleues ou blanches plébiscitées pour recouvrir les grillages peu gracieux, alors que quand on le retrouve naturellement dans nos massifs, on le maudit !
Et voilà, toute la polémique est là : la plante est-elle en place par ma volonté ou en place par la volonté du vent, des oiseaux… ? A priori, ça change tout ! Peut-être devrions-nous changer notre regard sur ces dites mauvaises herbes car certaines ne sont pas si mauvaises que ça ! Et avec un bon bouquin de reconnaissance des végétaux, votre vision du jardin va avoir un autre focus !
Finalement, ont-elles un rôle ces mauvaises herbes ?
Force est de constater que la nature, dans toute sa biodiversité, est importante.
Prenez le cas du gazon, par exemple : un gazon tondu régulièrement en saison comporte 20 plantes différentes, alors qu’un gazon laissé monté comporte 40 plantes différentes ! Et devinez lequel des deux attirera le plus d’insectes ? Ceux-là même qui vont favoriser l’équilibre de votre jardin en reconstituant la chaîne alimentaire puisque les insectes représentent près de 80% de la faune !
Donc, concernant ces plantes non désirables parlons plus logiquement d’herbes folles que de mauvaises herbes !
Cela dit, pour votre gazon, laissez juste un petit coin poussé en friche, le lopin le moins accessible avec la tondeuse… histoire de favoriser la biodiversité, vous n’êtes évidemment pas obligé de laisser tout le gazon monter !
Comment gérer vos espaces ?
Il faut dissocier deux techniques : celle qui consiste à gérer les massifs pérennes comme les massifs d’arbustes, par exemple, et celle qui consiste à limiter les herbes folles dans les massifs de plantes annuelles de fleurs, de légumes et les allées.
Pour les espaces pérennes qui restent en place d'une année sur l'autre :
- Placez une bâche micro-perforée de paillage à même le sol en prenant soin de bien entourer chaque pied de plante.
- Plaquez la bâche au sol afin qu’il n’y ait aucune prise au vent, pensez à bien faire chevaucher les bords de la bâche pour ne pas laisser d’espace vide entre chaque bande de bâche; à l’aide de grosses agrafes prévues à cet effet, fixez la bâche au sol.
- Recouvrez toute la bâche avec du paillage végétal ou minéral. Ce dernier maintiendra la bâche au sol, décorera votre espace et limitera la pousse des indésirables car elles auront du coup bien du mal à se développer sous cet épais tapis puisque le soleil ne pourra pas atteindre le sol, et une plante ou une graine sans soleil ne peut pas se développer !
Pour les espaces à renouveler chaque année :
- La première solution est de couper l’herbe sous le pied des indésirables ! La technique consiste à passer un coup de balai, avec un sarcloir, et ainsi couper les racines des plantes non voulues. A force d’être coupées, la plante meurt épuisée.
- La seconde solution est de ne laisser aucun espace de terre vierge et donc de pailler ! Mais là, pas question de mettre de bâche de paillage car les plantes ne resteront pas en place. Alors, juste après l’installation de vos végétaux annuels, paillez tous les espaces libres, optez pour une couche d’au moins 7 à 10 centimètres de hauteur. Optez pour du paillage végétal décomposable comme la paillette de lin, de chanvre, le mulch de cacao afin de pouvoir les incorporer au sol une fois la saison finie. Ces paillages sont de très bons amendements, enrichissants votre sol.
- Pour les cours,allées et terrasses, il existe des désherbants biocontrôles à base d'acide acétique (prêt à l'emploi) ou d'acide pélargonique (concentrés). Ils détruisent rapidement les mauvaises herbes par simple contact. Pour une efficacité optimale, traitez sur de jeunes mauvaises herbes en croissance de préférence au printemps à température supérieure à 15°C et renouvelez l'application après 7 à 14 jours.
Auteur
Cet article a été rédigé par Roland Motte, jardinier expert et passionné. Auteur de nombreux ouvrages sur le jardin, Roland prodigue régulièrement ses conseils à la radio, sur internet et sur les réseaux sociaux @rolandmotte
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